La route a aujourd'hui une image négative à cause des médias qui nous harcèlent avec des messages sur l'insécurité routière, les encombrements, les travaux … Elle est également associée aux déplacements domicile-travail. Pourtant la route possède une belle richesse.


Certaines études, comme par exemple celle du SETRA (Service d'Etudes
sur les Transports, les Routes et leurs Aménagements) ont montrés que la
présence de végétation aux abords routiers pouvait influencer positivement le
comportement des usagers.
Il est donc important d'adopter une gestion qui permet de concilier et
d'optimiser leurs différentes fonctions, tout en préservant la sécurité des
usagers.
Mieux gérer les abords routiers c'est :
- - Maintenir la sécurité routière tout en abaissant les coûts d'entretien
- - Etre en harmonie avec le paysage naturel
- - Favoriser et mettre en valeur la diversité biologique
La faune et la flore :
Aux Pays-Bas, c’est 1/3 de la flore sauvage qui est présente dans les
abords routiers. En Angleterre et en Belgique, on arrive à la moitié.
Pour la faune on a trouvé :
- 36 espèces de papillons en Cotes d’Armor (22), soit plus de la moitié des espèces observées dans ce département.
- 12 espèces de criquets et de sauterelles sur la commune de Vern-sur-Seiche en Ill et Vilaine (35), soit près de la moitié des espèces présentes sur cette commune.
- 9 espèces d’amphibiens dans la même commune sur 12 présentes en Ill et Vilaine
La fauche :

Le broyage de la végétation abouti à une banalisation du milieu et
fait disparaitre des plantes annuelles et bisannuelles car elles n'ont pas le
temps de monter en graine. Il fait également fuir la faune présente. De plus le
fait de laisser le broyage sur place donne lieu à un enrichissement excessif du
milieu et provoque l'apparition de plantes nitrophiles (aiment sols riche en
azote) et indésirables comme les chardons, les orties, les armoises.... De plus
ces plantes ont eu croissance importante, ce qui a pour conséquence de réaliser
plus de passage avec les machines, donc un surcroît de travail.
Pendant des années, on a appliqué cette méthode, aujourd'hui elle
disparait au profit de la gestion différenciée.
Les abords routiers se décomposent en 3 parties : l'accotement, le
fossé et le talus.
La gestion différenciée ou fauche tardive consiste à ne pas faucher ces 3 parties en même temps pour permettre aux insectes et aux plantes de réaliser leur cycle annuel de reproduction.
La gestion différenciée ou fauche tardive consiste à ne pas faucher ces 3 parties en même temps pour permettre aux insectes et aux plantes de réaliser leur cycle annuel de reproduction.
L'accotement doit être fauché au stricte nécessaire, qui correspond à
une moyenne de 2 à 3 fois par an, sur une largeur de 0.8 à 1.2m qui permet aux
usagers d'avoir une bonne visibilité et de dégager les panneaux de
signalisation. Pour maintenir la sécurité des usagers, le fauchage régulier est
maintenu dans les zones dangereuses comme les carrefours et les virages.
Le fossé et le talus sont fauchés une fois par an à une hauteur de 10
à 20cm pour protéger l'habitat de la faune et pour préserver au maximum la
flore.
Lors de la mise en place de cette gestion, il est important d'informer
le public par des panneaux par exemple pour que tout le monde comprenne le mode de gestion qui est encore trop peu connu!
Les arbres d’alignements :

En 1987, la France comptait 3 millions d’arbres le long de ses routes,
soit 2/3 des emplacements susceptibles d’être plantés. Aujourd’hui les
départements comme la Meuse ou la Seine Maritime ont perdu entre 80 à 90% de
leurs alignements d’arbres.
Ceci est essentiellement dut à un abattage intensif pour cause de sécurité routière à partir des années 1970.
En 1994, on entre dans la politique de "la route qui pardonne", qui consiste à supprimer tous les obstacles latéraux y compris les arbres.
Ceci est essentiellement dut à un abattage intensif pour cause de sécurité routière à partir des années 1970.
En 1994, on entre dans la politique de "la route qui pardonne", qui consiste à supprimer tous les obstacles latéraux y compris les arbres.
Pourtant les arbres sont un atout à la sécurité car ils permettent de
signaler les virages, les carrefours, les entrées d'agglomération, de guider et
de faire ralentir les usagers en moyenne de 3 à 5km/h.
De plus les arbres abritent de
nombreux insectes et constituent des terrains de chasse privilégiés pour les
chauves-souris et les oiseaux. Ils présentent aussi l'avantage d'inciter les
oiseaux et les chauves souris à passer au dessus des arbres, ce qui évite les
collisions avec les véhicules.
Des mesures
s'imposent pour réduire les accidents dues à un choc contre un arbre :
-
réductions de vitesse sur les sections plantées avec des
campagnes de sensibilisation et de contrôles
-
interdictions de dépasser
-
intégration de la conduite sur les routes bordées
d'arbre dans la formation au permis de conduire
-
ainsi que toutes les actions conduisant à diminuer
l'exposition au risque (éviter la présence de jeunes conducteurs sur les routes
au sortis des discothèques par une offre de transport alternative, etc).
Ces mesures ont
permis à l'Allemagne de diviser par 4 le nombre de tués dans des accidents avec
un choc contre un arbre entre 1991 et 2007.
En conclusion, on
peut voir que les abords routiers sont une richesse floristique et faunistique.
Du fait de sa superficie importante la place du végétal est indispensable pour
la richesse du patrimoine. De plus nous avons vue qu'elle ne nuit pas à la
sécurité des usagers. Il faut informer le public sur la gestion différencié et
lancer des campagnes de sensibilisation et de contrôles sur les sections de
routes avec des alignements d'arbres. L'exemple de l'Allemagne et des Pays Bas
nous montre que ces méthodes fonctionnent.
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